Depuis le début de la saison, à quelques exceptions près, il lui faut du temps pour se mettre en route, trouver ses automatismes, jauger l’adversaire avant d’en prendre la mesure. Une mi-temps lui est souvent nécessaire, comme à Lens, parfois une demi-heure lui suffit, comme mercredi soir, en Coupe de la Ligue, lors d’un test grandeur nature face à un pensionnaire de Ligue 1, Valenciennes.

Et les Nordistes n’ont pas manqué de faire respecter la hiérarchie en ouvrant le score sur leur première offensive et en doublant la mise sans trop avoir l’air d’y toucher, en bénéficiant de deux magnifiques cadeaux de l’arrière-garde locale. Il n’en fallait pas plus pour assommer les supporters monégasques et les inviter à mesurer la différence de niveau entre les deux divisions. En une demi-heure, leurs favoris avaient regardé jouer leurs adversaires, avaient encaissé deux buts somme toute logiques et ne s’étaient procuré en contrepartie qu’une occasion sur une fort belle manœuvre collective de leurs attaquants.

Fort heureusement, les hommes de Claudio Ranieri se sont appliqués à détromper leur public à une petite dizaine de minutes de la mi-temps. En deux coups de pied arrêtés, d’abord un corner de Yannick Ferreira-Carrasco repris de la tête par l’incontournable Ibrahima Touré, puis un penalty obtenu par Valère Germain et transformé par le même prodige belge, l’AS Monaco revenait dans la partie avant de regagner les vestiaires. Elle avait réussi l’essentiel en prenant l’ascendant sur son adversaire avant une période qui lui est traditionnellement favorable.

La seconde mi-temps fut fertile en rebondissements et en occasions manquées de part et d’autre. Chaque équipe semblait capable de marquer à tout instant, mais c’est bel et bien l’ASMFC qui dominait la situation et qui a failli arracher la décision lorsque Lucas Ocampos, qui venait d’entrer sur la pelouse, délivra un amour de lob qui échoua sur la transversale du portier valenciennois parti à l’aventure. 2-2 à l’issue du temps réglementaire, la prolongation s’imposait.

Le jeune Argentin allait justifier le montant record de son transfert estival. A la réception d’une chandelle d’Ibrahima Touré, il contrôlait, crochetait et expédiait le ballon dans la lucarne opposée : un chef d’œuvre technique au spectacle duquel le public monégasque était persuadé de détenir en son auteur une pépite rare. A l’ultime seconde de la prolongation, le quatrième et dernier but signé d’Ibrahima Touré suite à une offrande de Yannick Ferreira-Carrasco, décidément intenable, parachevait la victoire et la qualification asémiste.

En attendant le tour suivant, où Monaco recevra un autre locataire de l’étage supérieur, Troyes, les supporters rouge et blanc ont unanimement apprécié la prestation de leurs joueurs face à une bonne formation de Ligue 1, preuve qu’ils en ont le niveau et l’état d’esprit, et, tandis qu’ils manifestaient longuement leur satisfaction à la fin du match, malgré les premiers frimas de l’automne, malgré le vent impétueux qui dispersait les confettis, malgré la pluie diluvienne qui tombait dru comme un rideau, il planait dans le grand théâtre du stade Louis-II comme un parfum d’élite.

Allez Monaco.